Les histoires du petit Renaud

€18,00

Un livre de Léopold Chauveau et Pierre Bonnard.

En coédition avec la Bibliothèque nationale de France.

Parues en 1926, Les Histoires du petit Renaud sont cinq récits animaliers d’une grande drôlerie illustrés par Pierre Bonnard. La Bibliothèque nationale de France détient le premier exemplaire de ce livre, enrichi des dessins à la plume du peintre, rehaussés au pochoir de touches d’aquarelle rouges et bleues, ainsi que de deux variantes, d’un inédit, et d’une suite d’épreuves mises en couleurs. L’ensemble est relié dans le style Art déco par Marot-Rodde. La valorisation de ce trésor et la redécouverte plus largement partagée d’un délicieux livre d’artiste pour enfants nécessitaient la présente réédition.

Chauveau propose des histoires d’animaux cocasses qui sont aussi des contes cruels à hauteur d’enfant, dont le lecteur adulte percevra toute la portée satirique et subversive. Dans « L’Histoire du petit ours », la vision de l’éducation par Chauveau fait retour dans un dénouement d’une violence surprenante : la tête du petit garçon éclate parce qu’elle a été trop léchée par des ours soucieux d’accroître son intelligence. Parmi eux, l’ancien ours en peluche meurt asphyxié, victime de l’ambition démesurée qu’il a projetée sur son jeune maître. Sont ainsi tournés en dérision les excès d’une éducation qui plie la nature insouciante des enfants à la volonté des adultes.

Tout comme il dénonce le racisme et le colonialisme dans Les Cures merveilleuses, Chauveau exprime librement dans Les Histoires du petit Renaud sa personnalité subversive et non conformiste, sans chercher à lisser son propos à l’intention du jeune lecteur. Ainsi, quand les victimes du « gros arbre qui mangeait les petits enfants » disparaissent, on accuse et on tue indifféremment charbonniers et lapins. Chauveau propose également des fables fantaisistes et savoureuses où l’on apprend comment le serpent a perdu ses pattes, et pourquoi l’éléphant passe pour le plus sage des animaux. Il soulève ici les questions des causes et des effets, de la réalité et de l’apparence, sans pour autant les traiter avec sérieux car, comme le dit le petit Renaud, les histoires « sont bien plus amusantes quand elles sont bêtes ».

Postface de Carine Picaud, conservatrice de la Réserve des livres rares à la BnF.

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Impression en quadrichromie.

100 pages. 23 x 28,5 cm.
Octobre 2020.